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FROM 2009 TO MARCH 2015, THE D'ORSAY MUSEUM DID NOT PERMIT THE TAKING OF PHOTOGRAPHS IN ITS GALLERIES.

Oil on canvas, 1863 Musée d'Orsay, Paris
100 Photos by BIRON: Jan. 3, 2007, 5:17-6:00 PM & Jan. 4, 2007, 3:38-4:12 PM

                                  ENTER         Henry Taylor's contemporary pastiche!

Commentary of Émile Zola*   

Le déjeuner sur l'herbe Lunch on the Grass is the greatest work of Édouard Manet, one in which he realizes the dream of all painters: to place figures of natural grandeur in a landscape. We know the power with which he vanquished this difficulty. There are some leaves, some tree trunks, and, in the background, a river in which a chemise-wearing woman bathes; in the foreground, two young men are seated across from a second woman who has just exited the water and who dries her naked skin in the open air. This nude woman has scandalized the public, who see only her in the canvas. My God! What indecency: a woman without the slightest covering between two clothed men! That has never been seen. And this belief is a gross error, for in the Louvre there are more than fifty paintings in which are found mixes of persons clothed and nude. But no one goes to the Louvre to be scandalized. The crowd has kept itself moreover from judging Lunch on the Grass like a veritable work of art should be judged; they see in it only some people who are having a picnic, finishing bathing, and they believed that the artist had placed an obscene intent in the disposition of the subject, while the artist had simply sought to obtain vibrant oppositions and a straightforward audience. Painters, especially Édouard Manet, who is an analytic painter, do not have this preoccupation with the subject which torments the crowd above all; the subject, for them, is merely a pretext to paint, while for the crowd, the subject alone exists. Thus, assuredly, the nude woman of Lunch on the Grass is only there to furnish the artist the occasion to paint a bit of flesh. That which must be seen in the painting is not a luncheon on the grass; it is the entire landscape, with its vigors and its finesses, with its foregrounds so large, so solid, and its backgrounds of a light delicateness; it is this firm modeled flesh under great spots of light, these tissues supple and strong, and particularly this delicious silhouette of a woman wearing a chemise who makes, in the background, an adorable dapple of white in the milieu of green leaves. It is, in short, this vast ensemble, full of atmosphere, this corner of nature rendered with a simplicity so just, all of this admirable page in which an artist has placed all the particular and rare elements which are in him.

*Émile Zola in Édouard Manet, 1867

original French text:

Le Déjeuner sur l'herbe est la plus grande toile d'Édouard Manet, celle où il a réalisé le rêve que font tous les peintres: mettre des figures de grandeur naturelle dans un paysage. On sait avec quelle puissance il a vaincu cette difficulté. Il y a là quelques feuillages, quelques troncs d'arbres, et, au fond, une rivière dans laquelle se baigne une femme en chemise; sur le premier plan, deux jeunes gens sont assis en face d'une seconde femme qui vient de sortir de l'eau et qui sèche sa peau nue au grand air. Cette femme nue a scandalisé le public, qui n'a vu qu'elle dans la toile. Bon Dieu? Quelle indécence: une femme sans le moindre voile entre deux hommes habillés ? Cela ne s'était jamais vu. Et cette croyance était une grossière erreur, car il y a au musée du Louvre plus de cinquante tableaux dans lesquels se trouvent mêlés des personnages habillés et des personnages nus. Mais personne ne va chercher à se scandaliser au musée du Louvre. La foule s'est bien gardée d'ailleurs de juger Le Déjeuner sur l'herbe doit être jugée comme une véritable œuvre d'art; elle y a vu seulement des gens qui mangeaient sur l'herbe, au sortir du bain, et elle a cru que l'artiste avait mis une intention obscène et tapageuse dans la disposition du sujet, lorsque l'artiste avait simplement cherché à obtenir des oppositions vives et des masses franches. Les peintres, surtout Édouard Manet, qui est un peintre analyste, n'ont pas cette préoccupation du sujet qui tourmente la foule avant tout; le sujet pour eux est un prétexte à peindre, tandis que pour la foule le sujet seul existe. Ainsi, assurément, la femme nue du Déjeuner sur l'herbe n'est là que pour fournir à l'artiste l'occasion de peindre un peu de chair. Ce qu'il faut voir dans le tableau, ce n'est pas un déjeuner sur l'herbe, c'est le paysage entier, avec ses vigueurs et ses finesses, avec ses premiers plans si larges, si solides, et ses fonds d'une délicatesse si légère; c'est cette chair feutrée, modelée à grands pans de lumière, ces étoffes souples et fortes, et surtout cette délicieuse silhouette de femme en chemise qui fait, dans le fond, une adorable tache blanche au milieu des feuilles vertes; c'est enfin cet ensemble vaste, plein d'air, ce coin de la nature rendu avec une simplicité si juste, toute cette page admirable dans laquelle un artiste a mis les éléments particuliers et rares qui étaient en lui.

*Émile Zola, Édouard Manet, 1867                                                                                                            ENTER